Quand les insécurités du marché poussent vers des contrats à plus courte durée
Dans un contexte économique et géopolitique incertain, entreprises et candidats se montrent frileux quant aux perspectives à venir. Une appréhension qui provoque des tensions sur le marché, et sur laquelle revient Amélie Lobry, Senior Principal au sein de la division Juridique, Fiscal & Compliance du cabinet Robert Walters Management de Transition.
46% des entreprises notent une augmentation des refus d'offre
Si jusqu’à 2023 le marché économique était favorable à une certaine volatilité des cadres, la tendance s’est désormais inversée, et la prudence est devenue le maître mot, aussi bien du côté des organisations que des professionnels. « Le contexte budgétaire n’incite pas les entreprises à créer de nombreux postes, et de leur côté les candidats montrent davantage de vigilance avant de changer d’emploi », constate Amélie Lobry.
D’après cette enquête, 66% des entreprises déclarent ainsi être inquiètes pour leurs recrutements d’ici la fin de l’année. Ce manque de visibilité sur les mois à venir les pousse ainsi à se tourner vers des solutions plus temporaires, en faisant appel à des managers de transition, notamment dans les domaines du Juridique et en IT & Digital.
Moins de recrutements... et plus de départs ?
« Aujourd’hui, les entreprises tentent de faire mieux, avec moins », observe Amélie Lobry. Une tendance qui pousse parfois les collaborateurs à la démission, voire au burn-out. « Cette année, de plus en plus d’organisations font appel au management de transition pour des missions de gestion de crise, pour pallier des départs non anticipés, car les équipes sont épuisées. Il s’agit-là d’un phénomène qui fait son retour, et que nous n’avions plus depuis le Covid », déplore Amélie Lobry.
Toutefois, les remplacements ne sont pas les seules raisons pour lesquelles les entreprises font appel au management de transition. En effet, la demande de profils techniques sur des segments de marché très pointus est en hausse, notamment en compliance, M&A, ou encore sur les sujets de dématérialisation des factures. « Sur ce dernier point, si la généralisation de la facturation électronique a été reportée à 2026, de nombreuses organisations sont déjà en retard sur le sujet et ont donc besoin d’experts pour les accompagner », explique Amélie Lobry.
Un rallongement des processus, même en transition
Les processus ont eu tendance à être plus longs cette année pour les recrutements de postes en CDI, et il semble en être de même pour les missions de management de transition. « Les entreprises qui font appel à nous sont généralement en situation d’urgence, toutefois si les prises de décision se faisaient habituellement en 10 jours, elles peuvent aujourd’hui prendre jusqu’à 3 semaines », note Amélie Lobry.
Des processus plus longs donc, mais des missions plus courtes. En effet, le manque de visibilité ambiant pousse les entreprises à ne missionner des managers que sur des périodes de 3 mois en moyenne, contre 6 à 12 mois habituellement, et à les renouveler selon l’activité de l’organisation et le budget disponible.
Malgré tout, le management de transition reste incontournable cette année, et représente une solution d’autant plus pertinente qu’elle s’adapte à tout type de structure, quels que soient ses challenges et sa situation : « on propose une solution qui rassure les entreprises car elle ne nécessite pas de s’engager sur le long terme, avec des profils de managers expérimentés », conclut Amélie Lobry.
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Amélie Lobry
Juridique, Fiscal & Compliance, Senior Principal - Paris
Amélie Lobry débute sa carrière en tant que juriste d’affaires internationales pour le compte de grands groupes, puis occupe des postes de consultante spécialisée dans le recrutement de profils juridiques et fiscaux. Elle rejoint le groupe Robert Walters en 2007 et est aujourd’hui à la tête de la division juridique, fiscal & compliance. Amélie intervient sur le placement de managers de transition expérimentés et spécialistes de ces métiers.