L'adaptabilité : une qualité essentielle pour monter en compétence
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Je m'appelle Miriam Louzado, je suis d'origine brésilienne, et cela fait plus de 10 ans que je vis et travaille en France.
J'ai un bac+4 en comptabilité et de 20 ans d'expérience dans le domaine financier dans 2 secteurs d'activité : les grands projets d'infrastructures pour les transports ferroviaires et le domaine énergétique.
J'ai eu la chance de travailler dans plusieurs pays, le Brésil premièrement, le Chili, les Etats-Unis puis finalement la France. Enfin, après plus de 25 ans de carrière dans un groupe, je viens d'intégrer Eaton pour un nouveau challenge.
Aujourd’hui vous faites partie du comité de direction de Eaton. On sait que l’accès aux comités exécutifs ou de direction pour les femmes est encore trop timide en France : quels sont les principaux défis auxquels vous avez fait face ?
Pour ma part, je rencontre 2 principaux défis.
1er défi - la timidité : La première chose dont je dois me souvenir c'est : "Tu as la légitimité de parler, tu maîtrises le sujet, il ne faut pas avoir peur de s'imposer !"
2ème défi - la maîtrise d'une langue étrangère : cela fait déjà plusieurs années que je vis en France, mais je fais encore quelques erreurs de grammaire ou de syntaxe. Donc, quand je prends la parole, j'essaie toujours de préparer à l'avance mes arguments pour bien les présenter.
Constatez-vous un tournant, une étape clé dans votre carrière qui vous a permis d'en arriver là ?
Je pense que ma carrière s'est dessinée quand je travaillais au Chili. À l’époque, j'avais un manager qui me faisait confiance et qui croyait en mon potentiel. Il m'avait donc aidé à construire un plan de développement de carrière.
Selon ce plan de carrière, je devais travailler au Chili pendant 3 ou 4 ans, puis passer quelques années aux Etats-Unis pour améliorer mon niveau d'anglais. Ensuite, je devais évoluer dans les équipes financières de la maison mère en France. Pour finir, après toutes ces expériences, il était convenu que je revienne au Brésil pour évoluer comme directrice financière.
Quand nous avions imaginé ce plan de carrière, je n'y croyais pas vraiment. Pour moi, c'était un rêve lointain. Puis petit à petit, toutes les étapes se sont réalisées. C'est en prenant du recul sur mes accomplissements que je me suis dit : "Oui, je peux ! J'ai les capacités pour y arriver ! Rien n'est impossible lorsque j'ai la volonté d'y parvenir !"
Le leadership s’adapte-t-il à toutes les cultures ? Ou faut-il parfois s’adapter ?
J'essaie toujours de m'adapter à mes interlocuteurs et à leur culture pour mieux comprendre leur façon de penser et de travailler. C'est ainsi plus facile pour moi de définir des règles qui leur conviennent afin de délivrer les résultats attendus.
Cependant, je fais attention à ne pas faire totalement disparaître ma culture. Le but est de trouver le bon équilibre entre nous et de créer une dynamique de travail dans laquelle chacun trouve sa place et travaille en équipe sans accroc.
Si je parle de leadership au féminin, remarquez-vous des différences entre le leadership de vos homologues masculins et le vôtre ? Et quels sont les atouts du vôtre ?
De manière générale, les hommes sont plus compétitifs et ont plus de facilité à s'imposer, principalement dans notre domaine d'activité.
Pour ma part, je suis convaincue que la communication est une compétence très importante. J'apprécie que chaque personne de mon équipe puisse s'exprimer et donner son avis sur les différents sujets et que nous puissions prendre des décisions en commun. Cependant, s'il y a des choses qui ne sont pas en ligne avec nos directives Groupe, je me permets de fixer des limites et de redéfinir un cadre au projet pour prendre la meilleure décision.
Finalement, quels conseils donneriez-vous à des femmes ambitieuses souhaitant atteindre des postes de direction ?
Il est important de mettre toutes les chances de son côté, en restant soi-même, en défendant ses valeurs et en gardant sa propre personnalité. Bien sûr, l’ouverture d'esprit est essentielle pour savoir travailler en équipe. Enfin, il faut apprendre à s'imposer à sa façon et ne pas hésiter à apporter sa touche féminine dans son management.
Écoutez cette interview :
Nos Intervenants

Karina Sebti
Managing director - Paris
Diplômée de KEDGE Business School, Karina débute sa carrière en tant que Consultante Senior Risk Management chez Dun and Bradstreet. Durant une dizaine d’années, elle occupe les postes de Directrice Associée et Directrice Générale au sein de grands cabinets, et développe son expertise en ingénierie financière et management de transition. Elle rejoint le groupe Robert Walters en 2004 et l’accompagne dans son développement en créant la division Management de transition en France, dont elle est aujourd’hui Managing Director.

Miriam Louzado de Sousa
Dirèctrice financière EMEA EATON
Originaire du Brésil, Miriam vit et travaille depuis plus de 10 ans en France, elle possède un bac+4 en comptabilité et plus de 20 ans d'expérience dans le domaine financier. Elle a eu la chance de pourvoir travailler dans plein de cadre différents a travers le monde tel que le Mexique ou les Etats-Unis. Après 25 ans dans le même groupe elle vient d'intégrer Eaton pour un nouveau challenge.