Finance & marchés : le management de transition s'invite dans le secteur
Malgré la baisse des effectifs dans le secteur, certaines fonctions restent difficiles à pourvoir rapidement. Les cabinets de recrutement y voient une opportunité pour pousser le management de transition dans la banque.
Certes, le secteur bancaire voit ses effectifs fondre doucement depuis 2011. Il compte environ 15.000 salariés de moins qu’il y a sept ans. Mais comme les recrutements montent en gamme dans le même temps, et sur certaines fonctions précises, c’est plutôt la pénurie de talents qui pointe. Le cabinet de recrutement Robert Walters y voit une opportunité de développement pour son activité française de management de transition dédiée au secteur bancaire.
« Outre une réelle pénurie de certains profils, elle traduit aussi le besoin de réactivité et les contraintes très fortes de temps auxquelles les banques sont soumises », souligne Hervé Dillenseger, principal du pôle services financiers chez Robert Walters. La banque s’appuie alors sur un profil « surdimensionné » – rassurant pour la direction générale –, sachant que les recrutements des titulaires se feront sur des profils un peu plus juniors.
Historiquement plus développée dans l’industrie, cette pratique consistait alors à parachuter un « super manager » chargé de mener un projet de A à Z, puis de passer la main.
Dans la banque en général, et plus encore en France, la pratique est nettement plus récente. Certains groupes s’y montrent ouverts, d’autres nettement moins. Le cabinet compte actuellement 40 managers de transition dans les services financiers en France.
Les fonctions financières en pointe
Plus de 45 %des missions concernent les fonctions de direction financière (DAF).
Pour l’heure, plus de 45 % de ces missions concernent les fonctions de direction financière (DAF). Il s’agit typiquement de prise en compte de contraintes réglementaires, de tâches liées à l’allocation des ressources par la direction financière entre les différents métiers du groupe (ALM) ou d’une meilleure intégration de la DAF avec les back-offices de la banque.
Autre grand type de besoins : certaines banques en repositionnement stratégique, ou nouveaux acteurs en train de monter en puissance ont besoin à la fois de structurer leurs équipes et de les souder rapidement en interne : ce sont ainsi des directeurs RH de transition qui sont alors mis en place.
Il s’agit typiquement de prise en compte des contraintes réglementaires.
Jusqu’aux salles de marché
Enfin, 10 à 15% des missions concernent les métiers de la conformité. « Ce sont de nouveaux métiers, sur lesquels les écoles ne forment clairement pas encore suffisamment d’experts. Pour remplir cesmissions, nos managers de transition peuvent être, typiquement d’anciens traders qui ont par définition une parfaite connaissance des procédures et des produits », souligne Hervé. Plus rarement, les besoins peuvent couvrir des fonctions commerciales (comme la direction d’un pays pour une entreprise qui se développe) ou même en front-office pour animer une équipe en salle de marché. Plus largement – et cela dépasse les seuls besoins de la finance et le management de transition – les fonctions liées à la donnée ou à l’informatique restent en tension.
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Hervé Dillenseger
Banque & Immobilier, Principal - Paris
Hervé évolue pendant 12 ans dans l’univers des salles de marché en tant que Broker sur les produits de taux auprès d’une clientèle institutionnelle internationale au sein des Groupes Axa et San Paolo IMI. En 2007, il intègre un grand cabinet international dans lequel il développe une expertise en approche directe pour le recrutement de professionnels de la banque pour de grandes institutions françaises et internationales. Hervé rejoint Robert Walters en 2014 au sein de la division Management de Transition, dans le but de développer la division ‘Services Financiers’ avec une expertise dans les domaines bancaires et de l’immobilier.