L’arrivée massive du Digital dans le secteur industriel est synonyme d’évolutions impactant les métiers, la production, l’offre de services et la relation client. Les entreprises de l’industrie cristallisent désormais les mêmes attentes en termes de modes de consommation et de relations commerciales que dans le BtoC.

Agilité et traçabilité, réactivité et raccourcissement des délais de livraison, optimisation des process pour gagner en performance et rentabilité, les enjeux sont nombreux pour les dirigeants et managers du secteur. Décryptage des transformations en cours par Frédéric Toquin, Consultant au sein de la division Digital, Sales & Marketing, et Lionel Soubie, Directeur associé et Head of Operations & Supply Chain du cabinet Robert Walters Management de Transition.

Peut-on parler d'accélération de la transformation digitale dans le secteur de l'industrie et de la supply chain?

Lionel Soubie : Si le phénomène de transformation digitale n’est pas nouveau, la situation économique, politique et sociale actuelle est un véritable facteur d’accélération au sein duquel l’agilité est de mise.

Il s’agit de développer des stratégies industrielles efficientes et résilientes capables de modéliser et piloter les risques. L’omnicanalité devient la panacée et le secteur industriel doit s’adapter. C’est notamment le cas pour les centres de distributions qui opèrent un mouvement de concentration et évoluent dans leur process d’automatisation pour réduire les délais d’exécution et de livraison.

Autre tendance, le développement de portails collaboratifs réunissant fournisseurs et clients afin de faciliter l’accès aux datas de type prix, délais ou encore track & trace prédictifs. Des avancées technologiques favorisant la transparence.

Frédéric Toquin : D’abord initiée sur des enjeux BtoC, au contact des consommateurs et de leurs interactions avec les marques, la transformation digitale a commencé par innerver le secteur des services. Elle s’est ensuite propagée aux outils collaborateurs et désormais les innovations digitales s’appliquent à l’ensemble du secteur industriel.

Les exigences en termes d’expérience client et de qualité de service se calquent désormais également dans le BtoB et l’industrie. 

Quels sont les impacts des innovations digitales dans l’industrie? 

FT : Les exemples sont nombreux. Les progrès dans la capacité de stockage et de traitement des données, couplés à la modernisation des infrastructures Telecom, ont permis le développement de l’IOT (Internet des Objets). Grâce à cette avancée technologique, il est possible de suivre instantanément la localisation, l’état des machines, ou la remontée temps réel de données pour leur analyse.

Autre exemple, la data couplée à l’IA permet, entre autres, la maintenance prédictive des machines-outils ou des véhicules. Si on regarde du côté de la Blockchain, ses capacités de stockage de données uniques permettent de mettre en place des outils de traçabilité incorruptibles.

Concernant les collaborateurs, la réalité virtuelle ou augmentée est particulièrement intéressante pour accompagner la formation dans des environnements industriels complexes. Je suis plus réservé quant au Metaverse, les cas d’usage industriels restant à trouver.

LS : La digitalisation opérée au sein du secteur industriel est un puissant levier pour accroître la satisfaction client, affiner les prévisions de la demande et s’engager dans la maintenance prédictive. Par ailleurs, les avancées relatives au traitement de la data participent à fluidifier les process.

Côté métiers, c’est un moyen de gagner en sécurité pour les opérateurs et d’encourager la collaboration au sein des organisations. 

Comment répondre à ces nouveaux enjeux en termes de compétences et de métiers? 

LS : Cela commence d’abord par notre propre capacité à appréhender les nouvelles tendances dans nos domaines d’expertise. Concernant la Direction des Opérations que je pilote, nous sommes présents aux événements et rendez-vous incontournables liés à nos practices comme Global Industrie, les trophées Usine Nouvelle, le SITL, Les Rois de la Supply-Chain ou encore Supply Chain Events.

Plus largement, au sein du cabinet Robert Walters Management de Transition, notre équipe est constituée d’anciens opérationnels et d’experts parfaitement rompus aux enjeux et aux exigences des secteurs que nous représentons.

Si l’une de nos forces réside dans le collaboratif et la complémentarité entre divisions pour adresser les meilleurs candidats en fonction des missions, nous entretenons également notre vivier de talents en sourçant des profils dont les compétences se renouvellent en permanence. Une dynamique essentielle qui permet de répondre au plus juste aux besoins de nos clients.

FT : Pour faire face à cette transformation digitale, les entreprises du secteur industriel doivent adapter leur politique d’acquisition de talents. En parallèle des profils « traditionnels » d’ingénieurs, il s’agit d’attirer les experts Digital. 

Formés à l’agilité et la réactivité, ils avaient jusqu’alors plutôt tendance à se tourner vers les start-ups, l’entreprenariat ou des entreprises de services généralement plus à la pointe, versus l’industrie qui peut renvoyer une image où les process sont plus lourds et des cycles plus longs.

Dans un contexte où l’univers des licornes et autres Gafam se tend et où la France doit se réindustrialiser face aux enjeux de santé, de crise énergétique ou de sécurité, les entreprises du secteur industriel ont leur carte à jouer.

Pour réussir, il faudra composer des équipes multi-spécialistes, avec des sensibilités et des expertises complémentaires… à l’image de l’équipe Robert Walters Management de Transition!

Robert Walters Management de Transition, une vision transverse des métiers et des expertises associant Digital et Industrie

Dans des contextes particulièrement volatiles, les entreprises de l’industrie doivent être plus en plus agiles et réactives. Pour accompagner leurs enjeux, Robert Walters Management de Transition s’appuie sur l’hybridation des compétences de son vivier de managers et sur la complémentarité des expertises de ses équipes.

Après un parcours opérationnel au cours duquel il a occupé les postes de Manager e-business et internet chez DHL, Directeur Produit & Acquisition chez SeLoger et Directeur Produit & E-Commerce chez Les Furets.com, Frédéric Toquin rejoint la division Digital, Sales & Marketing de Robert Walters Management de Transition en 2022. Lionel Soubie a exercé pendant près de 25 ans dans l’industrie en direction de site, de Supply Chain locale & globale et d’Opérations avant de diriger aujourd’hui la division Opérations & Supply Chain du cabinet. Ensemble, ils mutualisent leurs expertises pour identifier le plus justement les managers de transition capables de se positionner sur des savoir-faire et des expériences sectorielles complémentaires et apporter ainsi une réponse sur-mesure à chaque client.