Avril 2024.

Les professionnels de la Finance restent difficiles à recruter cette année. Pour enrayer cette pénurie, les organisations doivent continuer d’être innovantes. Olivia Jacob, Senior Manager au sein de la division Finance du cabinet Robert Walters, présente les tendances de son marché.

La Finance, axée sur les données en temps réel

L’automatisation des process est au cœur des enjeux des entreprises depuis quelques temps, et pour nombre d’entre elles, du chemin reste à parcourir. Dans ce contexte, les compétences analytiques deviennent de plus en plus importantes et sont au cœur des recrutements : les financiers doivent s’y intéresser afin de mettre en place et piloter l’automatisation de la fonction Finance.

« Pour être en mesure de le faire correctement, il est aujourd’hui indispensable que ces professionnels aient une forte appétence outils ainsi qu’une bonne compréhension du business, afin de superviser et d’apporter une véritable valeur ajoutée sur l’ensemble des projets », explique Olivia Jacob.

Dans ces contextes politiques et économiques mouvants, les organisations sont plus que jamais amenées à prendre des décisions en fonction des données produites en temps réel, afin de mieux anticiper les changements à venir. Cela implique ainsi pour les professionnels de la Finance de modifier leurs modes de travail.  « Plus l’information pertinente est mise à disposition et interprétée rapidement et avec précision, mieux l’organisation peut être gérée. Il est donc de plus en plus important de développer des compétences de communication, afin de fluidifier la transmission de ces informations », ajoute Olivia Jacob.

L’ESG bientôt au cœur des missions des professionnels de la Finance

Dans le contexte actuel, les contrôleurs financiers doivent avoir un réel intérêt pour le développement de compétences sur les sujets environnementaux, notamment en raison de l’obligation d’établir des reportings ESG pour les organisations : des sujets importants pour le Directeur Financier, mais également pour l’organisation dans son ensemble. « De plus en plus intéressés par le sujet du développement durable, les professionnels de la finance cherchent à rejoindre des organisations plaçant les sujets ESG au cœur de leurs préoccupations. Les sociétés cotées n’ayant plus le choix que de devenir expertes sur ces sujets s’entourent de profils Contrôleurs financiers, ou dans la communication financière, ayant un attrait pour ces sujets ou démontrant un potentiel évolutif sur les sujets ESG », déclare Olivia Jacob.

Ce type de missions demande par exemple aux professionnels de se concentrer sur les données relatives aux émissions de CO2, à l’ED&I, aux fournisseurs, partenaires, ou encore à la durabilité, puis de mettre en place et de déployer la collecte et enfin d’interpréter ces données. « Cette tendance continuera à se développer dans les années à venir, et il n’est pas improbable que des postes purement dédiés à ces problématiques prennent de plus en plus d’ampleur », note Olivia Jacob.

Financier couteau-suisse : un métier d’avenir

Bien sûr, les métiers techniques à forte expertise tels que les Directeurs comptable, Trésoriers, Consolideurs, sont toujours indispensables au bon fonctionnement d’une organisation. Toutefois, dans ce marché en pleine évolution, il est nécessaire que ces profils soient plus transverses et aient une orientation davantage portée sur le business. « Aujourd’hui, un Directeur Comptable, Consolidation ou des Financements doit pouvoir parler au business et être proche des opérations. On constate une réelle hybridation des compétences chez les professionnels de la Finance », observe Olivia Jacob.

Elle conclut : « D’un côté, les entreprises ont besoin de cette forte appétence business à tous les niveaux, et de l’autre les candidats apprécient fortement cette pluralité des projets : je conseille donc vivement aux entreprises de poursuivre dans ce sens, aussi bien dans leur recherche de talents que dans leur communication. Le recrutement de candidats « hybrides » est un véritable atout pour leur organisation et constitue une réelle attractivité sur le marché ».