Paris, novembre 2023.
« Intelligence artificielle ». Comment cet outil, dont on entend désormais parler partout, impacte-t-il le marché de l’emploi des cadres, les missions et les organisations ? Finira-t-il à terme par remplacer certains professionnels ? Thibault Gautherot, Manager de la division Tech & Digital du cabinet Robert Walters, et Audrey Silvain, Senior Consultant au sein de la division RH, se sont penchés sur la question.
L’intelligence artificielle émerge peu à peu dans l’ensemble des secteurs, sans distinction, mais il est encore difficile de quantifier cette tendance sur le marché de l’emploi cadre. En effet, les profils spécifiques à l’IA sont encore rares, même si l’on observe une évolution de 16% en moyenne sur les profils de Spécialiste en intelligence artificielle, Ingénieur en intelligence artificielle, ou encore de Chercheur en intelligence artificielle. « En Ressources Humaines, l’arrivée de l’IA a renforcé les besoins en HR Data Analytics et transforme progressivement les métiers, par exemple l’administration du personnel ou encore le recrutement, afin d’automatiser les process et se concentrer davantage sur les tâches à valeur ajoutée », explique Audrey Silvain.
Cependant, toutes les entreprises ne sont pas encore prêtes à s’engager pleinement sur l’intelligence artificielle et donc à recruter des profils 100% experts sur ces sujets. « En France, on peut parler d’une IA à 2 vitesses avec d’un côté les start-ups dont le business tourne exclusivement autour de cette activité, et de l’autre les grands groupes « historiques », qui ont la capacité d’investir pour intégrer cet outil à leurs usages. Cependant, très peu d’entreprises ont aujourd’hui le niveau de maturité suffisant pour se tourner vers l’intelligence artificielle, qui nécessite des ressources importantes », observe Thibault Gautherot.
Avant même de générer de nouvelles créations d’emploi, l’intelligence artificielle impacte et transforme les métiers déjà existants. « Les professionnels comme les Data Engineer ou Data Scientists, continueront d’exploiter et structurer la donnée, mais l’IA leur permettra d’aller plus loin en faisant par exemple des rapprochements non perceptibles entre différentes données », ajoute Thibault Gautherot. Ainsi, l’intelligence artificielle doit davantage être perçue comme une aide supplémentaire, voire un business partner. « Côté RH par exemple, l’IA facilite la gestion administrative des collaborateurs, la planification des entretiens, et permet également de prédire les comportements et attitudes des candidats, améliorant le ciblage de leurs besoins en formation par exemple », précise Audrey Silvain.
De leur côté, les profils data délèguent petit à petit les tâches répétitives (debug, reportings, etc.) : ces missions sont désormais assurées par l’intelligence artificielle, leur permettant de se spécialiser sur les tâches à forte valeur ajoutée. « Les professionnels de la Data voient en l’IA une réelle opportunité : celle de conduire des projets innovants et passionnants. Ce sont des profils ayant une forte capacité de rebond, de résilience, avec l’envie d’explorer les nouveaux champs d’exploitation de la donnée. Ils sont donc fortement attirés par l’intelligence artificielle », explique Thibault. Toutefois, si l’IA n’impacte pas encore massivement le marché de l’emploi, l’automatisation des tâches pourrait conduire à une réduction des effectifs dans certains services.
Sur un marché de l’emploi déjà pénurique, les candidats capables de valoriser une expérience dans l’intelligence artificielle sortiront du lot. Toutefois, les entreprises devront rester vigilantes et les challenger afin de bien comprendre leurs missions et les projets réellement accomplis. Ces compétences, extrêmement rares, permettent aux cadres d’augmenter leurs exigences salariales, auxquelles les entreprises sont parfois prêtes à répondre.
Dans cette course à l’armement, les profils experts en IA peuvent avoir un impact significatif sur l’entreprise. Le nombre d’offres d’emploi pour le poste de Data Scientist a d’ailleurs augmenté de 44% en un an, et les entreprises sont prêtes à sortir du cadre pour les recruter. « Sur ce type de poste, un profil de 5 ans d’expérience peut prétendre à un salaire allant de 70 à 75K€, vs 55-65K€ il y a 1 an », note Thibault Gautherot.
Ainsi, les cadres qui seront en mesure de se former et de s’adapter à ces évolutions tireront leur épingle du jeu et seront davantage compétitifs sur le marché actuel.
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