Alors que certaines grandes entreprises font le choix d’imposer un retour au bureau à leurs collaborateurs, qu’en est-il réellement en France ? Justine Baronnet Fruges, Senior Manager au sein du cabinet Robert Walters, revient sur les résultats de cette dernière enquête et partage ses analyses sur cette tendance.
Malgré les rumeurs d’un retour au bureau au sein des organisations, il semblerait que les entreprises françaises n’aient pas encore sauté le pas. Ainsi, 72% des entreprises n’ont opéré aucun changement quant au nombre de jours passés au bureau lors de ces 12 derniers mois. 23% ont quant à elles accordé une à deux journées de télétravail supplémentaires à leurs collaborateurs.
« Si certaines entreprises se questionnent quant à la productivité de leurs équipes à distance et envisagent un retour au bureau, elles ont également conscience que le télétravail constitue pour de nombreux cadres une exigence non négociable. Dans ce contexte de marché de l’emploi pénurique, où les professionnels sont très sollicités, il pourrait donc être risqué d’imposer un retour à 100% au bureau, sous peine de voir certains collaborateurs partir, et de ne plus attirer les talents », analyse Justine Baronnet Fruges.
Si 4 entreprises sur 10 déclarent ne pas souhaiter recruter de candidats 100% à distance, certaines l’envisagent très probablement (15%), et d’autres sont prêtes à le faire selon la fonction (27%). Toutefois, 17% ne le feraient qu’en dernier recours. « Recruter un professionnel entièrement à distance peut être une solution pour une organisation recherchant un profil particulièrement pénurique d’élargir son vivier de talents potentiels. Mais ces entreprises doivent être vigilantes et s’assurer en amont de posséder une forte stratégie d’intégration et de suivi pour accompagner ce candidat à distance dans les meilleures conditions possibles », explique Justine Baronnet Fruges.
Travailler avec des équipes 100% à distance peut représenter certains risques d’après les entreprises interrogées. En effet, 54% déplorent un impact sur la cohésion d’équipe, et 14% notent une baisse d’engagement de la part des collaborateurs à distance.
Pour gagner du temps, certains recruteurs souhaitent s’assurer dès le départ que le fait de venir au bureau ne constituera pas de problème pour le candidat. Ainsi, 47% posent la question dès le premier entretien, et 30% tiennent compte de la distance géographique entre le domicile du candidat et le bureau. Alors que les processus de recrutement s’allongent, il est essentiel pour les entreprises de se poser la question de la distance et du rythme de travail avant même de démarrer un processus de recrutement.
« Côté candidats, la question du télétravail est même abordée dès la phase de préqualification téléphonique. Nombre d’entre eux ont organisé leur vie en tenant compte de cet avantage et n’entendent pas revenir dessus, note Justine Baronnet Fruges. Lorsque l’on sait qu’une entreprise ne propose pas de télétravail, nous prévenons les candidats en amont car nous savons que nous allons potentiellement en perdre beaucoup ».
Au-delà de la flexibilité qu’offre le télétravail, il permet également de contourner des problèmes de mobilité, et de répondre à des questions dans l’ère du temps comme le fait de moins se déplacer, moins polluer, et respecter l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.
Méthodologie :
Enquête menée auprès de plus de 300 entreprises en France au cours du mois d’octobre 2024.
Justine Baronnet Fruges
Senior Manager - Paris
Diplômée de KEDGE, Justine suit un parcours résolument commercial avant de rejoindre le cabinet en 2011. Depuis 2022, elle dirige les pôles Marketing & commercial, logistique & achats, juridique, fiscal & compliance, avocats & ressources humaines.
Depuis 8 ans, l’institut Statista collabore avec Les Echos afin de publier un palmarès des 250 meilleurs cabinets de recrutement de France. Pour 2025, le cabinet Robert Walters obtient 5 étoiles et se distingue dans les palmarès « recrutement de managers et spécialistes » et « travail temporaire ».
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