La crise sanitaire a été l’occasion pour de nombreux professionnels de réfléchir à leur parcours, leurs besoins, leurs envies, et de nouvelles attentes ont fait leur apparition. Environnement de travail, missions, ou encore perspectives d’évolution, les entreprises font désormais face à de nouvelles exigences de la part des candidats. Justine Baronnet Fruges, Senior Manager au sein du cabinet Robert Walters, reviennent sur ces nouvelles tendances.
En cette période de pénurie des talents, les recrutements sont devenus plus difficiles pour les entreprises : il faut désormais informer et convaincre les candidats pour faire la différence. Sollicités par de nombreuses entreprises, ces derniers ont l’embarras du choix et privilégient celles qui sauront répondre à leurs attentes et à leurs besoins. Un sujet en particulier est devenu un incontournable lors des processus de recrutement : le télétravail.
« C’est un sujet qui n’était pas évoqué il y a encore deux ans, explique Justine. Aujourd’hui, les candidats demandent de plus en plus de détails sur les politiques de travail à distance de l’entreprise ». Une tendance qui fait écho à une étude réalisée par le cabinet Robert Walters, dans laquelle 47% des cadres interrogés se déclaraient prêts à déménager à la campagne suite à l’instauration du télétravail. « Depuis le Covid, les candidats sont ouverts aux relocalisations en dehors de la région parisienne, tout en restant à moins de 45 minutes d’une grande agglomération ou d’une gare TGV », remarque Justine, spécialiste des secteurs Industrie, Achat et Supply Chain, et qui rencontre chaque jour des professionnels préférant s’installer à proximité des lieux de production, en région, plutôt qu’au siège social, en Île-de-France.
Au-delà de leur lieu de travail, les candidats sont également devenus plus exigeants et ambitieux quant à leur salaire. Une récente étude publiée par le cabinet révélait ainsi que 44% des cadres s’attendaient à une augmentation significative en 2022. « Avant le Covid, les entreprises pouvaient proposer des augmentations allant de 10 à 12% sur le package. Aujourd’hui, on constate qu’il faut désormais monter à 20% pour les intéresser » explique Justine. Conscients de leur rareté sur le marché, les candidats jouent la carte de la prise de risque, et s’attendent à un effet rattrapage de l’année passée.
Le marché du recrutement a fortement évolué depuis ces dix dernières années. Il est devenu difficile pour les entreprises de recruter, notamment en cette période de guerre des talents : « les candidats sont extrêmement sollicités, et chacun a plusieurs pistes en simultané. Il est donc essentiel que les entreprises offrent l’expérience la plus intéressante possible et aillent plus loin dans leurs processus de recrutement », explique Justine Baronnet Fruges.
Si 76% des entreprises sont préoccupées par la pénurie de talents et de compétences*, les candidats, quant à eux, attendent des perspectives d’évolution claires ainsi qu’une vision à long terme. Les entreprises doivent donc les rassurer, présenter les perspectives d’évolution, mettre en avant les points différenciants par rapport à la concurrence, mais également communiquer sur leurs valeurs et leur positionnement. « Le besoin de sens des candidats s’exprime de plus en plus, les entreprises doivent apprendre à mettre en avant ces éléments afin d’attirer des talents », explique Justine.
Ainsi, les consultants en recrutement doivent désormais sensibiliser les entreprises et les pousser à adopter de nouvelles méthodes de recrutement en mettant en avant leurs atouts auprès des candidats : « ils sont très informés, et il est compliqué pour les entreprises d’entendre qu’elles doivent se vendre : nous faisons face à un réel changement de paradigme ». Plus d’attention, de transparence et de souplesse vis-à-vis des exigences des cadres, voici les ingrédients pour attirer mais surtout retenir les candidats dans cette période de tension.
« Il est aujourd’hui indispensable que les entreprises accordent du temps à leurs candidats en renforçant leur suivi, en les accompagnant et en les valorisant. C’est d’ailleurs ce que nous faisons au quotidien en tant que consultants en recrutement : appels, briefs et debriefs, il est important pour nous d’avoir le plus d’information possible, de comprendre leurs motivations et ainsi mieux cerner leurs attentes. » conclut Justine.
*Etude de rémunération menée par le cabinet Robert Walters en 2022, auprès de plus de 1700 cadres et entreprises en France.
Justine Baronnet Fruges
Associate Director, Paris
Diplômée de KEDGE, Justine suit un parcours résolument commercial avant de rejoindre le cabinet en 2011. Elle dirige aujourd'hui les divisions Tax, Legal & Compliance, Ressources Humaines, Private Practice, et Sales, Marketing & Communication .
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