Cadres allant au travail | Trois petits tours et puis s'en vont

Plein emploi des cadres, rebond du marché de l’emploi, records en tous genres et embauches ont ponctué la sortie de cette pandémie. L’aversion au risque, pourtant bien française, semble s’être envolée : l’économie est en plein boum, les cadres ont besoin de renouveau, l’offre n’a jamais semblé aussi prête à rencontrer la demande.

 

Et pourtant...

Les entreprises n’ont jamais eu autant de mal à recruter. Deux phénomènes concomitants s’entrechoquent et déjouent le bon déroulé des recrutements : la surenchère d’offres d’emploi et l’effet rattrapage des employeurs.

Si l’on se penche sur cette surenchère, on note que les entreprises s’étant privées de recruter lors de la pandémie tout en subissant malgré tout des départs naturels sont aujourd’hui confrontées à un rebond d’activité et un manque structurel de collaborateurs pour y faire face. Le risque, au-delà de l’impact évident pour le manque à gagner de l’entreprise, est également de trop solliciter les collaborateurs encore en poste, loyaux et engagés, qui viennent de traverser une période inédite, et ainsi de les pousser à partir.

Du côté des rattrapages, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Les entreprises se sont lancées tête baissée dans une guerre d’attrition : envolée des salaires, des ambitions, des perspectives et du sens, avec des recrutements express. Toutefois, la victoire est dangereuse, le quotidien venant rattraper les rêveurs. Alors qu’un premier cycle marqué par cette surenchère vient de se terminer, nous constatons d’ores et déjà une augmentation de 30% des candidats en période d’essai répondant positivement à nos sollicitations en disant « ne pas retrouver le poste qui leur avait été vendu ». Alors, erreur sur la marchandise ou vente mensongère ? Le tourbillon de reprise ne donnera réponse à personne.

Contre-offres & rattrapages, armes de séduction massive

Dans ce contexte de pénurie des cadres, le départ annoncé d’un collaborateur peut déstabiliser, au-delà de l’équipe, l’ensemble de la stratégie. La solution est donc claire : ne pas laisser partir les forces vives. Concrètement, ces deux derniers trimestres attestent d’un rattrapage quasi systématique (80%) des collaborateurs démissionnaires, en comparaison à des moyennes de marché stables plus proches de 30%.

Mais alors, en quoi consiste ce rattrapage ? Des promesses, des engagements, des sorties de grilles suivies ou non d’effets. Ce sparadrap non étanche soulage sur le moment, mais commence à révéler des plaies plus profondes à moyen terme. Ces revalorisations de titre, salaire, statut, évolution des collaborateurs prêts à quitter le navire entraînent une frustration de ceux qui se veulent loyaux et engagés.

Faut-il menacer pour être considéré ? A terme, ces rattrapés d’un jour ne sont pas pour autant ré-onboardés, et 75% d’entre eux seront de nouveau à l’écoute dans l’année.

Candidat, employeur, un conseil : connais-toi toi-même.

Constance Philippon
Associate Director | Divisions RH, Avocats, Juridique, Fiscal & Compliance
Tel : 06 65 98 83 83
Email : constance.philippon@robertwalters.com

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