-5% d'offres d’emploi à l’échelle mondiale en septembre
Les offres d’emploi ont diminué de 5% à l’échelle mondiale en septembre, mois traditionnellement le plus actif pour les recrutements.
Cette baisse du nombre de postes vacants de cols blancs a suscité des inquiétudes quant aux perspectives économiques dans plusieurs pays, dont beaucoup espéraient une fin d’année plus dynamique.
Parmi les pays ayant connu une forte baisse du nombre de postes en septembre par rapport au mois d’août, nous retrouvons Singapour (-21,81%), les Etats-Unis (-12,13%), l’Australie (-11,26%), l’Allemagne (-6,85%) et le Royaume-Uni (-5,62%).
Toby Fowlston, CEO de Robert Walters, entreprise mondiale de solution de talents, commente :
« La baisse du nombre de postes à l’échelle mondiale en septembre se distingue de la tendance haussière habituelle des recrutements que nous prévoyons à cette période de l’année, et reflète directement les tensions géopolitiques, les perspectives économiques et les problèmes spécifiques à l’industrie sur le marché international de l’emploi. »
Ces résultats sont issus du nouveau baromètre mondial de l’emploi Robert Walters, publié le mardi 22 octobre 2024, seul baromètre de ce type à suivre les flux d’emplois pour les professionnels du monde entier, examinant les offres d’emploi externes publiées en ligne, en temps réel.
Toby Fowlston analyse les raisons pour lesquelles certains pays n’ont pas connu les hausses du nombre d’offres d’emploi attendues en septembre :
- « Aux Etats-Unis, les élections à venir et les changements politiques potentiels ont amené les employeurs à retarder leurs recrutements. »
- « Le Royaume-Uni traverse une période d’incertitude, alors que les entreprises stoppent leurs recrutements en prévision de l’annonce du budget du gouvernement. »
- « La faiblesse économique de l’Allemagne, les tensions géopolitiques et les suppressions d’emplois dans le secteur automobile ont contribué à rendre les entreprises plus prudentes en matière d’embauche. »
- « En Australie, les perspectives économiques prudentes, l’inflation et les taux d’intérêts ont entraîné une baisse des recrutements, en particulier dans les secteurs touchés par la réduction du nombre d’étudiants internationaux. »
- « Pendant ce temps, le flux d’emplois à Singapour se redresse lentement, et la baisse de septembre pourrait ne pas être un indicateur fiable en raison des offres précipitées et des postes vacants fermés en août. »
L’Europe profite de la hausse de Septembre
Cette étude a révélé des tendances positives en Europe : la France, l’Espagne, la Suisse et la Belgique ayant connu la traditionnelle envolée de septembre des offres d’emploi.
Toby Fowlston : « La combinaison d’un rebond post-été et post-olympique pour la France s’est traduite par une augmentation du nombre d’offres d’emploi. Alors que l’Espagne a connu la hausse traditionnelle de septembre, celle-ci a été généralement plus modérée que les années précédentes. Une baisse globale de la consommation a eu un effet notable sur le commerce de détail, l’industrie et les opérations. De leur côté, le tourisme et les loisirs ont continué de montrer la voie en matière de création d’emplois.
La Belgique et la Suisse peuvent quant à elles attribuer la hausse de l’emploi à la « reprise » des entreprises après l’été, la relance de certains projets entraînant des flux d’emplois et des mouvements internes. »
Des réductions de coûts au profit d’autres pays
Dans le même temps, le Mexique (+15,06%), les Philippines (+6,47%) et Taïwan (+5,81%) ont bénéficié de stratégies d’économie des entreprises telles que la délocalisation.
Toby Fowlston : « En tant que plaques tournantes offshore, le Mexique et les Philippines ont grandement bénéficié de ces stratégies, une tendance également renforcée par les entreprises y ayant installé leurs centres de services partagés ou de services aux entreprises mondiales (GBS). De son côté, Taïwan a connu une augmentation du nombre d’offres d’emplois en raison de son positionnement dans la chaîne d’approvisionnement technologique notamment. »
Secteurs en demande
Le secteur des services financiers reste le plus grand groupe sectoriel de création d’emplois de cols blancs, représentant 37% de toutes les offres de postes publiés dans le monde en septembre, suivi par le secteur de la tech, des médias et des télécommunications (32%).
Alors que les Etats-Unis sont en tête en termes de volume global d’offres d’emploi publiées en ligne, l’Australie et le Canada sont les seuls pays du top 10 où le nombre d’offres d’emploi publiées en septembre a dépassé celui de juillet (+4%).
Néanmoins, le 3ème trimestre 2024 devrait être meilleur que celui de 2022 pour les postes vacants. Le taux de vacance au 3ème trimestre est supérieur de 19% à celui du 2nd trimestre.
Toby Fowlston : « Nous commençons à constater un redressement du marché des services financiers, ce qui est souvent le cas lorsque les taux d’intérêt commencent à baisser, favorisant davantage de transactions et d’investissements ».
Bien que les services, comprenant les Big 4, contribuent peu à l’emploi par rapport aux services financiers et à la technologie, aux médias et aux télécommunications, ils ont connu une augmentation de 17,4% des postes vacants en septembre (par rapport à août).
Les postes les plus demandés par les sociétés de services professionnels continuent d’être ceux des talents dans la tech, les comptables et les consultants, avec des offres d’emploi en passe de dépasser de +15%, +12% et +8% les niveaux de l’année précédente si la même dynamique se poursuit.
Toby Fowlston : « Il pourrait y avoir diverses raisons pour lesquelles les sociétés de services professionnels intensifient leurs recrutements : par exemple, si nous nous attendons à voir un désinvestissement important de la part des sociétés de capital-risque, il serait logique que les cabinets d'expertise comptable et de conseil renforcent leurs équipes impliquées dans les introductions en bourse. »
La tech toujours en baisse
Les secteurs de la tech, des médias et des télécommunications sont confrontés à une pression à la baisse, les 10 premiers pays affichant moins d’offres d’emploi en septembre qu’en août (et juillet).
Singapour (-26%), l'Allemagne (-20%), les États-Unis (-19%) et l'Australie (-17%) ont tous signalé une baisse notable des volumes d'emplois en septembre par rapport à août.
Toby Fowlston : « Avec des facteurs macroéconomiques en jeu, notamment la hausse des coûts et la fluctuation des taux d'intérêt, les entreprises achètent ou investissent moins dans leurs produits technologiques, leurs plateformes ou leurs fonctionnalités système. À leur tour, les entreprises technologiques tentent de compenser cette baisse de la demande en licenciant du personnel ou en gelant leurs effectifs ou leurs projets.
« En outre, les entreprises de la tech, particulièrement connues pour leur « surembauche » pendant et immédiatement après la pandémie en raison d'une augmentation sans précédent de la demande, et la baisse d'un mois sur l'autre pourrait donc être due à la correction et à la rationalisation des coûts, qui ont été un processus continu cette année.
« Il est également important de noter que les entreprises technologiques ont ressenti le plus grand impact de la réduction du financement par capital-risque et du resserrement des contrôles financiers. »
Le Mexique (+14,55%), la Chine (+14,22%) et l'Inde (+4,31%) sont les seuls pays à avoir signalé une augmentation du nombre d'offres d'emploi dans le secteur de la tech, des médias et des télécommunications en septembre par rapport au mois précédent.
En conclusion, M. Fowlston note : « Bien que nous assistions à une baisse du nombre d'emplois dans certains pays et certains secteurs, il est important de se rappeler que le marché mondial de l'emploi est en constante évolution. À mesure qu'un certain nombre de facteurs géopolitiques se résorberont au cours du dernier trimestre, notamment les élections américaines et les taux d'intérêt dans le monde entier, nous pouvons nous attendre à une évolution de certaines de ces tendances ».
Le baromètre mondial de l'emploi Robert Walters, publié en collaboration avec Vacancysoft, a été publié le mardi 22 octobre 2024, et le prochain devrait être publié le mardi 19 novembre 2024.
Le baromètre analyse les offres d'emploi publiées sur les sites web des grandes organisations du monde entier.
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