Fortement impacté par la pandémie et au cœur d’une intense guerre des talents, le secteur de l’immobilier fait face à de nouveaux défis en cette année « d’après Covid ». Sur un marché toujours très fluctuant et extrêmement tendu, les candidats sont de plus en plus exigeants et recherchent un meilleur équilibre de vie. Arnaud Monteil, Associate Director du cabinet Robert Walters, revient sur les tendances du marché de la promotion immobilière.
L’attrait des régions n’est pas un phénomène nouveau, mais depuis plusieurs mois, un réel rebond de la mobilité des cadres est à noter. Ainsi, 43% des professionnels envisagent de déménager à la campagne depuis la mise en place du télétravail, et cette tendance est particulièrement marquée sur le secteur de l’immobilier, où le nombre de postes en région est en hausse. En un an, le volume d’offres d’emploi a ainsi augmenté de 62% dans la région Rhône-Alpes, et de 74% dans le Grand-Ouest.
« En promotion immobilière, et sur tous types de postes, de plus en plus de candidats souhaitent quitter l’euphorie parisienne pour s’installer dans des villes où il fait bon vivre, comme Lyon/Annecy, Aix/Marseille, Nantes/Rennes, etc. », observe Arnaud. Les cadres du secteur de l’immobilier sont ainsi de plus en plus nombreux en région : en un an, leur nombre a progressé de +8% à Montpellier, +10% à Bordeaux ou encore +7% à Nice. Au-delà d’une meilleure qualité de vie, ces candidats recherchent un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle, une réduction du temps de trajet entre leur domicile et leur lieu de travail, un meilleur pouvoir d’achat, ou simplement de plus grands espaces de vie.
Toutefois, les cadres ne sont pas les seuls à affluer vers les régions : « Certains promoteurs tentent de s’octroyer de nouvelles parts de marché, soit en s’étendant vers de nouvelles régions attractives pour répondre aux besoins actuels de logements, soit en élargissant leurs activités en dehors des grandes agglomérations », note Arnaud. Dans ce contexte propice à la mobilité, ce phénomène devrait continuer de s’accentuer dans les années à venir sur le secteur de l’immobilier.
Malgré ces flux de professionnels, le marché de la promotion immobilière connaît une forte pénurie de candidats. Contexte politique et écologique, durée des périodes d’essai, culture du résultat de plus en plus forte selon les métiers ou encore flexibilité accrue, sont autant de motifs qui dissuadent les candidats de changer de poste et amplifient la guerre des talents.
« Ce phénomène, bien visible à Paris, n’épargne pas les régions, et en conséquence, les processus de recrutement sont de plus en plus longs. Malgré l’afflux de candidats en région, certains promoteurs se refusent, en raison de compétences spécifiques liées à certains métiers, à recruter des candidats venant d’ailleurs, notamment en développement foncier, où cette tendance est plus marquée », explique Arnaud.
Ces candidats, souvent sur-sollicités par les recruteurs, sont conscients de leur position de force vis-à-vis des entreprises. Devenus plus exigeants, ils n’hésitent plus à prioriser leurs besoins personnels lors des processus de recrutement, notamment sur le plan de la rémunération.
Pour attirer les talents, les entreprises devront s’adapter aux nouvelles attentes des candidats. En effet, ces derniers recherchent davantage de responsabilités : plus de management, de territoires à encadrer, une visibilité plus importante en termes d’évolution professionnelle, etc. Cependant les attentes les plus marquées sont davantage tournées vers les augmentations salariales.
Nombre d’entreprises ont ainsi revu leurs grilles à la hausse, faisant augmenter les salaires de 11% en moyenne sur les métiers de l’immobilier. Les postes en développement foncier, particulièrement demandés par les promoteurs, sont les plus touchés par les augmentations salariales, « à tel point que l’on observe régulièrement des demandes incohérentes vis-à-vis du marché, avec des cadres demandant parfois jusqu’à 20K€ au-dessus des salaires habituels », remarque Arnaud.
Ces candidats cherchent avant tout à se sécuriser et ne quittent pas leur employeur avant de s’être assurés d’une compensation financière significative. Ce phénomène, visible partout en France, reste cependant moins marqué en région, où les salaires, même s’ils augmentent, restent toujours moins élevés qu’en Ile-de-France.
Arnaud Monteil
Immobilier & construction, Paris. +33 7 62 72 94 24
Après 5 années en recrutement, Arnaud lance la practice Marketing & commercial. Il devient Manager de la practice Immobilier, puis Directeur Associé du cabinet.
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