Paris, janvier 2023.
Alors que le sujet de l’énergie est au cœur de toutes les discussions et que le gouvernement s’est fixé l’objectif de réduire la consommation énergétique de la France de 10% d’ici 2024, comment les entreprises peuvent-elles agir ? Ont-elles mis en place de nouvelles mesures pour tenter de limiter leur consommation en énergie ? Le cabinet Robert Walters a interrogé plus de 100 entreprises, tous secteurs confondus, qui ont apporté leur éclairage.
Dans ce contexte de hausse du prix de l’énergie, plus de 8 entreprises sur 10 ont vu leurs dépenses énergétiques fortement augmenter et ont donc fait de la consommation d’énergie leur priorité, signe d’une réelle prise de conscience de ces sujets.
Toutefois, ces organisations ne possèdent pas toujours les compétences suffisantes en interne pour prendre en main cette problématique, qui engendre parfois une hausse de l’activité.
29% des entreprises interrogées projettent donc de recruter des professionnels expérimentés sur ces sujets énergétiques, notamment en Achats et Supply Chain, Ingénierie, IT et Digital. « En réaction à la crise, les entreprises mettent en place des solutions temporaires et font appel à des sociétés de conseil pour leur stratégie en énergie par exemple, ou encore au management de transition pour leurs plans d’investissements. En parallèle, le gouvernement a mis en place des subventions permettant d’investir durablement dans de nouvelles manières de produire de l’énergie. Cela conduit à des recrutements plus durables, comme le poste d’Acheteur projet par exemple, qui a d’ailleurs vu son volume d’offres d’emploi augmenter de 61% en un an », observe Maxime Alves, Senior Consultant au sein du cabinet Robert Walters.
94% des entreprises interrogées se disent désormais sensibilisées aux sujets de sobriété énergétique et numérique. Ainsi, elles entreprennent peu à peu de nouveaux chantiers afin de réduire leur consommation et mettent en place de nouvelles mesures. Parmi elles, des mesures classiques telles que la réduction du chauffage cet hiver, pour 85% des entreprises, et l’extinction des lumières (80%). Vient ensuite l’optimisation des équipements des collaborateurs (62%), puis le lancement d’un audit des dépenses énergétiques (46%), la mise en place de davantage de télétravail pour les collaborateurs (31%) et la rénovation des bâtiments et systèmes de chauffage (28%).
« Les entreprises ne sont pas impactées de la même manière par cette crise. Pour certaines, la réduction de chauffage et l’extinction des lumières suffisent, tandis que d’autres industries plus lourdes doivent engager des réflexions de fond sur leurs processus de production, très énergivores », explique Maxime Alves, Manager au sein du cabinet Robert Walters. Les professionnels en Achats, Ingénierie et Supply Chain sont donc particulièrement recherchés, notamment les profils de chef de projet. Le volume d’offres d’emploi pour le poste d’Ingénieur en énergie a ainsi augmenté de 68% en un an.
Si le CDI n’est pas encore réellement impacté par les recrutements réalisés par les entreprises pour réduire leur consommation, de nouvelles typologies de missions voient le jour du côté du Management de Transition. « Depuis le début de cette crise, nous sommes régulièrement sollicités pour des managers de transition sur des missions de Chef de projet étude énergétique, de Responsable projet économie d’énergie. Les recrutements plus permanents auront lieu lorsque les entreprises auront compris qu’il s’agit d’un enjeu à long terme, et qu’elles seront davantage dans l’anticipation que dans la réaction », ajoute Roland Bergeretti, Consultant chez Robert Walters Management de Transition.
Au-delà de réaliser des économies sur leurs factures, les entreprises y voient également un levier d’attractivité. En effet, 44% d’entre elles estiment que leurs engagements en termes de sobriété énergétique et numérique sont un avantage supplémentaire pour attirer les talents, notamment dans ce contexte de pénurie de candidats. Une tendance confirmée par les cadres, puisque d’après l’Etude de rémunération du cabinet publiée en décembre 2022, 72% d’entre eux estiment que la politique RSE est un élément déterminant dans le choix d’une entreprise, et 40% renonceraient à démissionner si leur entreprise renforçait ses engagements RSE.
Méthodologie de l’étude : Enquête menée auprès de plus de 100 entreprises, tous secteurs confondus, en France au cours du troisième trimestre 2022.
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