Engagez-vous !

22/6/2015

France

En sa qualité de Managing Director de Robert Walters France et forte de sa vision experte du recrutement, Coralie Rachet prend la parole sur l’engagement, élément essentiel pour rétablir la confiance qui manque au marché de l’emploi français.

« Je me rappelle encore des campagnes de recrutement qui titraient "Engagez-vous !".  C’était assez symbolique de l’acte de foi affiché par les employeurs à l’égard des collaborateurs. Mais depuis, curieusement, la perception s’est inversée. On demande maintenant aux candidats et aux employeurs de s’engager dans un recrutement alors même que cette notion est devenue lourde de conséquences. Les régulations croissantes du monde de l’emploi et la défiance généralisée du marché ont abîmé la nature même de l’engagement spontané.

Afin de recréer un environnement plus propice à cet engagement que nous réclamons tant, il est essentiel de travailler sur la confiance. Et notamment la confiance dans l’avenir : les Français sont assez naturellement portés sur la partie à moitié vide du verre. Un paradoxe quand on sait que la France est un pays riche, doté d’infrastructures exceptionnelles et de ressources humaines compétitives. La peur ne peut être un bon moteur alors que la confiance en soi donne une force de conviction qui peut permettre de déplacer des montagnes.

Je ne peux pas faire grand-chose contre ce pessimisme ambiant. Mais plus nous serons nombreux à encourager le positivisme, plus nous donnerons de chances à chacun de retrouver de la confiance.

Les motivations des cadres

On s’interroge souvent sur les moteurs qui animent les cadres. Et nous, recruteurs, sommes témoins des motivations des candidats au changement. Evidemment, le salaire est un élément, mais certainement pas le seul. Le contenu du poste, les évolutions de carrière, l’équilibre vie privée/vie personnelle et les formations sont des moteurs tout aussi puissants.

Ce marché-là des candidats au changement, que nous appelons « marché dynamique », présente un constat décevant sur la fluidité de notre marché de l’emploi. Seulement 5% de cadres changent de job chaque année. Ceci témoigne d’une incohérence structurelle quand on entend le discours des jeunes cadres par nature très réticents à la moindre contrainte long-terme.

Je pense que ça n’atteste que d’une chose : la rigidité du marché. Or, un cadre réticent au changement par anxiété perd en confiance et de fait s’engage moins dans son travail. Ce que nous pouvons faire donc, en tant qu’intermédiaire de l’emploi, c’est d’impulser une véritable éthique au recrutement.

Le recrutement responsable

Le recrutement responsable, c’est d’abord être transparent.  Dans toute vie économique, la confiance est un élément constitutif de l’espérance en la fiabilité humaine. Le recrutement est un secteur de l’emploi par définition dynamique, qui génère des opportunités de mouvements et qui supposent des messages harmonisés et une communication claire.

C’est également combattre le sentiment d’injustice. Souvent sous-estimé, il impacte pourtant la confiance des candidats. Les injustices essentielles sont basées sur un certain nombre de pratiques relevant de la discrimination. Avec en tête, celle liée au genre et à l’âge. Or, est-ce un acte responsable pour une société que d’empêcher des femmes, des seniors ou des juniors d’accéder au monde de l’emploi ? L’ensemble de ces facteurs, outre la race, la religion, l’origine sociale et l’orientation sexuelle, fragilise le contrat social.

Un autre élément fort de la responsabilité sociale des recruteurs tient à la façon dont sont traités les candidats. Il est temps de privilégier le respect d’autrui, la politesse, le sens de l’engagement, la courtoisie et l’écoute. Le recrutement est une occasion de redire aux candidats à quel point le monde professionnel peut être agréable, motivant et épanouissant.

En bref

La direction des ressources humaines est un chaînon fondamental de cette fluidité. Certains DRH ont pris les devants en encourageant l’employabilité de leurs collaborateurs - même ceux qu’ils voulaient garder. Un marché dynamique est vital pour que l’engagement soit possible. Et l’engagement, c’est rétablir ensemble la confiance entre les trois parties prenantes d’un recrutement : l’employeur, l’intermédiaire (recruteurs/DRH) et l’employé.»

Pour en savoir plus, découvrez les résultats de l'enquête candidat menée par le cabinet Robert Walters sur la vie professionnelle des cadres.

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