Covid-19 : une opportunité de rapprochement

Ne vous méprenez pas sur le titre. Le « rapprochement » dont on parle ici n’a rien de physique. Sa valeur est purement symbolique ! Il désigne toutes les nouvelles formes de communication et de solidarité que le Covid-19 fait émerger. Notamment pour les dirigeants d’entreprises.

Au départ, il y a la solitude décisionnaire

Exposés plus que jamais à l’incertitude, les dirigeants – TPE, PMI et Grands Groupes inclus - doivent maintenir à flot leur navire, tout en naviguant à vue dans des eaux troubles. Le manque de visibilité ambiant et la complexité de la situation chahutent leurs manières traditionnelles de prendre des décisions. Et ce n’est pas la prolongation du confinement et le flux d’informations hétérogènes, erronées et contradictoires qui les aident. Bref, c’est indéniable : l’exercice du pouvoir est mis à rude épreuve.

Comment communiquer ? Quoi dire ? Quelles décisions prendre ? Leur responsabilité n’a jamais été aussi grande en ces temps de crise sanitaire. Et c’est là, sur ce point d’achoppement, que les leaders peuvent se sentir terriblement seuls. Sauf s’ils décident de transformer les conséquences de cette crise en opportunités.

Ensuite, les opportunités de changement

En temps de crise, la priorité numéro 1 des dirigeants est de protéger leurs collaborateurs. Depuis le début du confinement, tous se sont escrimés à prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité, en optant notamment pour le travail à distance ou le chômage partiel. Maintenant que cette phase est passée, une suite concrète s'impose. Fort de ses 25 ans d'expériences internationales en management opérationnel et de gestion de crise au sein d’environnements complexes, notamment en Iran dans les années 2000, Rémi Bonnet évoque en priorité 2 l’activation d’un plan de continuité d’activité (plan normalement défini et mis à jour par toute entreprise).

Sécuriser les flux financiers et logistiques, consolider un seuil d’activité vitale a minima et envisager la relocalisation éventuelle de certaines productions ou sous-ensembles, apparaissent comme autant de mesures nécessaires à prendre en temps de crise. Plus que des mesures, ce sont aussi des opportunités uniques pour les dirigeants de replacer l’humain au cœur de leur stratégie et… de sortir du confinement intellectuel ! Ils ont une carte majeure à jouer dans cette phase décisionnelle pour créer un nouveau réseau synaptique. De telles décisions, qui auront un impact majeur sur la santé de leurs entreprises, ne peuvent se prendre qu’avec l’appui d’un collectif solide et dans le cadre d’une politique de management des risques bien définie en amont.

Le collectif, remède à la crise

Mais alors, à qui doivent-ils s'adresser et à qui peuvent-ils se fier pour gérer au mieux cette crise depuis leur lieu de confinement ? La meilleure attitude à adopter, selon Rémi Bonnet, est de se tourner vers l’extérieur. Les dirigeants ont intérêt à solliciter l’avis d’experts reconnus par leur opérationnalité en gestion de crise et en management des risques. Et, dans le même temps, de mobiliser (autant que possible) les acteurs de l’écosystème impactés par la crise : partenaires financiers et industriels, représentants étatiques, concurrence, fournisseurs, etc. Le tout, dans un élan de synergie et de solidarité assumé. Concrètement, il s’agit là d’engager des discussions (Skype, Zoom) ouvertes afin de gagner en efficacité et en vitesse d’exécution dans la recherche puis l’implémentation de solutions réalistes. À court et à moyen terme.

Ensuite, il s’agit de partager ces enseignements avec les deux autres directions les plus engagées dans une crise : la Direction des Ressources Humaines et la Direction Financière. À nouveau, un dialogue ouvert capable de prendre en compte tous les aspects humains et financiers s’impose. Enfin, les dirigeants ont intérêt à s'appuyer sur leurs relais managériaux pour les informer très régulièrement des avancées à date, et à rester connectés à leurs collaborateurs via des communications fréquentes sur la stratégie en cours. Travailler en bonne intelligence, se réunir le plus souvent possible, se questionner, faire preuve de résilience et accepter de changer de stratégie en cours de route posent le deuxième jalon.

La créativité, clé d’un déconfinement réussi

Les dirigeants peuvent même décider de pousser un cran plus loin leur esprit d’ouverture en décidant de développer des liens inter-entreprises et inter-groupes, quitte à se rapprocher de leurs concurrents. Pourquoi, en effet, ne pas profiter de la crise pour affirmer la solidarité entre dirigeants ? À temps exceptionnels, mesures exceptionnelles !

Le plus important ici reste l’énergie collective et ce que les dirigeants décident d’en faire pour qu’elle perdure. Rien n’est stable et le seul moyen de composer avec les incertitudes du présent, c’est la créativité.

Conclusion

Personne n’a la réponse à cette crise mais tout le monde peut déployer des trésors d’imagination pour s’en sortir. Au management participatif dont on a tant parlé, s’ajoute donc aujourd’hui le management adaptatif comme puissant levier de reconnexion, d’efficience et de créativité. Gardons plus que jamais en tête que chaque crise est une chance.

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