Quels challenges pour les responsables supply chain au cœur de la crise sanitaire ?

Manager suivant l'intégration à distance d'un nouveau collaborateur

Dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons, les entreprises font face à des contraintes qui évoluent toutes les semaines en ce qui concerne la gestion de la supply chain.
Toutes connaissent une réelle difficulté à planifier les productions, à déclencher les approvisionnements adéquats et voient leur chaîne logistique globale entravée.




Nous avons demandé à Philippe Artero, Associate Director, comment cette situation impacte le quotidien des responsables supply chain, à l’heure où même leurs missions les plus routinières peuvent devenir de réels challenges.

Les missions des responsables de la supply chain
ont-elles évolué depuis le début de la crise sanitaire ?
De quelle manière ?

« Les missions des responsables supply chain restent globalement les mêmes (livrer les clients, optimiser les stocks, planifier les productions…), que ce soit en contexte de crise sanitaire ou pas.

Ce qui change fortement par contre ce sont les difficultés qu’ils peuvent avoir à les mener à bien et les priorités qu’ils se donnent ! D’un côté certaines industries sont quasiment à l’arrêt ou ont très fortement réduit leurs cadences de production (automobile, aéronautique…) avec pour les responsables supply chain des enjeux sur l’occupation des équipes, les niveaux de stocks à maîtriser – parfois avec des produits périssables – ou le pilotage de la reprise (quand, dans quelles conditions, avec quel niveau de demande client et quelle capacité fournisseur en face ?).

Et de l’autre, des secteurs avec une demande forte, voire très au-dessus de la normale (certains produits de première consommation, certains produits hospitaliers…) où les enjeux vont ici tourner autour de la capacité à délivrer les commandes (voire à monter en capacité de production) avec une chaîne d’approvisionnement sous contraintes, voire déficiente. On peut alors ici imaginer la mise en place de sources d’approvisionnements alternatives, de sous-traitance, etc. »

Quels sont leurs principaux défis dans une telle période ?

« Dans une période incertaine comme celle que nous traversons, l’agilité et la confiance me semblent être les clef du succès. L’agilité tout d’abord car une entreprise qui a la capacité de mettre en place de manière simple et rapide de nouvelles sources d’approvisionnements, ou de modifier son outil de production, aura évidemment un avantage par rapport à celle qui ne sait fonctionner qu’en passant ses commandes 2 ou 3 mois à l’avance et en les faisant venir en un mois par bateau depuis l’autre côté de la planète.

Dans une période incertaine comme celle que nous traversons, l’agilité et la confiance me semblent être les clef du succès.

La confiance enfin, au niveau de l’ensemble de la chaîne logistique et d’approvisionnement : si vous avez au fil du temps développé de réels partenariats avec vos fournisseurs et vos clients, vous pouvez alors travailler sur l’ensemble de la chaîne logistique avec des données fiables, robustes et décider de vos actions internes et de vos planifications avec plus de sérénité. »



Qu’en est-il pour les entreprises qui dépendent grandement de fournisseurs internationaux ?

« La situation est évidemment plus compliquée dans ce cas-là mais pas tant du fait d’être à l’international au sens « distance » du terme car même s’il y a moins de transport en général, il y a malgré tout encore des moyens de faire transiter des matières premières ou des composants. C’est le transport de personnes qui a été grandement affecté par les mesures de confinement prises partout dans le monde.

Le véritable enjeu est plutôt sur la situation des usines, des sites de production dans les pays concernés. Quel est le niveau de confinement ? Quelles décisions ont été prises par les autorités locales ? Ces industries ont-elles été localement considérées comme nécessaires en période de crise sanitaire ? Comment évoluent ces situations locales au jour le jour ? Il y a quoi qu’il en soit une perte de maîtrise et de flexibilité sur cette partie de la supply chain à l’international versus des circuits nationaux ou courts. »

Est-il trop tard pour optimiser sa supply chain ?

« Il n’est jamais trop tard pour travailler à l’optimisation de sa supply chain : c’est ce que m’a appris mon premier manager quand j’ai, justement, démarré ma carrière dans ce domaine ! Si l’on veut voir le verre à moitié vide, on peut bien entendu penser que ce travail est quand même plus compliqué à réaliser actuellement (confinement, accréditation ou certification de nouveaux fournisseurs dans de telles conditions, perte de réactivité de beaucoup d’intervenants, complexité des transports… ).

Il n’est jamais trop tard pour travailler à l’optimisation de sa supply chain.

Mais si l’on veut être positif, et c’est mon choix, on peut aussi voir cette situation comme une opportunité pour remettre en cause nos habitudes, nos procédures, certaines règles ou contraintes qui avaient peut-être leur sens à une époque et que nous avons conservées par habitude.

Les responsables supply chain sont par nature de véritables équilibristes qui jonglent tous les jours avec des contraintes qui peuvent être contradictoires les unes envers les autres. Ils ont l’habitude d’être entre l’enclume et le marteau et donc de challenger les contraintes qui leurs sont imposées, maintenant plus que jamais ! »

Pour en savoir plus : 
Philippe Artero
Associate Director
philippe.artero@robertwalters.com

Si vous souhaitez obtenir davantage de conseil, n'hésitez pas à solliciter nos équipes.

Le flexibilité dans le travail est l'une des principales sources de satisfaction professionnelle des salariés français. Pour 82% des cadres interrogés dans notre dernière étude*, l’un des principaux éléments qui favoriserait leur satisfaction et leur bien-être est la souplesse des horaires de travail et la possibilité de faire du home office.

Avec l'essor du télétravail, les entreprises doivent s'assurer que leur ligne managériale est bien préparée pour assurer une gestion à distance réussie qui stimule l’efficience et la motivation des collaborateurs.

Le télétravail étant une solution devenue essentielle pour attirer les meilleurs talents, Robert Walters livre ses conseils pour aider les dirigeants à s'y adapter.

Passer à une évaluation basée principalement sur les résultats

Au quotidien, la gestion du travail à distance nécessite de passer d'un contrôle basé sur le comportement à un état d'esprit basé sur les résultats. Au lieu d'évaluer les performances uniquement en fonction de ce que l'on perçoit comme étant le travail d'un collaborateur, les managers doivent tenir compte de leurs résultats ou d'autres éléments livrables, et établir un environnement de confiance mutuelle.

Concevoir des alternatives innovantes à la communication en face à face

Le travail flexible peut créer des difficultés de communication, car les collaborateurs peuvent se sentir moins proches les uns des autres.

Il devient nécessaire de maintenir le lien et de prendre le temps de se retrouver via des rencontres virtuelles : planifiez des séances vidéo pour rassurer et guider vos collaborateurs. En plus de consacrer un moment de la semaine où l'équipe peut se réunir, nous conseillons également aux managers d'utiliser des outils alternatifs tels que la messagerie instantanée et les réunions virtuelles pour favoriser la communication.

Créer une culture ouverte de la flexibilité

Les entreprises doivent également créer une culture dans laquelle les employés n'ont pas le sentiment d'être désavantagés par des horaires de travail flexibles. Certains nouveaux arrivants peuvent avoir du mal à apprendre si leur directeur ou les membres de leur équipe ne sont pas là. Il est fortement recommandé aux managers de discuter ouvertement des modalités de travail flexibles avec tous les membres de l'équipe afin de garantir que chacun est traité de manière égale.

Attention à l'épuisement professionnel

Avec l'utilisation des appareils mobiles à la maison, la frontière entre le travail et la vie privée est ténue. Il est conseillé aux managers de contrôler que les collaborateurs travaillant à distance ne travaillent pas de manière excessive, car cela peut entraîner un niveau de stress élevé et un "épuisement professionnel". Les signes à surveiller sont une réduction de la productivité et un certain désengagement.

·       Cf livre blanc On-boarding

Notre étude
de rémunération 

»

Recrutement :
quelle place
pour l'innovation ? 

»

Confiez-nous vos recrutements 

»